Coronavirus : l'amont de la filière bois à l'arrêt

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Fordaq/Fordaq JT
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Selon des informations recueillies ce jour par Fordaq, les établissements Beaudouin à Bouligney, essentiellement exploitants forestiers, n’ont plus qu’un seul client à livrer, les autres ayant suspendu les commandes pour travailler à partir de leur stock. Autre exploitant, ADML a suspendu la production suite à la fermeture de ses clients et à l’interruption des commandes. L’ONF ne maintient que les ventes en ligne.

Scieries

Plusieurs grandes scieries ont déclaré fermer pour au moins deux semaines : le groupe Siat, le groupe Huet, Gastebois, PiveteauBois, la scierie Année, la scierie Hamon. Logiquement, les fournisseurs des GSB et aussi des négoces, notamment en sciages de résineux et dérivés, sont en difficulté. Cependant, dans la situation présente, les fournisseurs des marchés exports sont également touchés. Pour ce qui concerne les transformateurs de feuillus, la situation a brusquement changé d’un jour à l’autre. Mutelet et SRC sont fermés tout comme la scierie Corne, Genet. Déchaseaux est fermé, ne recevant pas ailleurs plus de commandes. Fermeture également pour les Avivés de l'Est, la Scierie du gros chêne, Eurochêne. Barbier a cessé la production. Industrie du Bois de Neuvy a interrompu sa production sous pression des employés inquiets. Seuls les deux frères sont sur le pont pour assurer la continuité des ventes. Chez Ducerf, la production a été suspendue, toute l’équipe administrative est en télétravail, mais l’export et les expéditions maritimes continuent.

La scierie Brochet ne ferme pas mais travaille à partir du stock pour les commandes courantes, sans en recevoir de nouvelles. Quant à la scierie Locatelli, elle ne ferme pas non plus, étant toujours en mesure, en principe, de livrer l’Allemagne et la Suisse, mais ne recevant que peu de commandes. Chez Tarteret, la production est à l’arrêt depuis hier soir. Seul est maintenu l’activité export maritime.

Seules continuent la scierie Montalbot et SCS (Scierie & Caisserie de Steinbourg). Elles travaillent sur stock et produisent avec des effectifs réduits. SCS ne reçoit plus de grumes car son fournisseur, l’ONF, n’en reçoit plus. SCS continue l’export et l’outre-mer aussi longtemps que ce sera possible. Une crainte apparaît chez certains transporteurs qui redoutent de ne plus pouvoir circuler la semaine prochaine, suite au conseil des ministres d’aujourd’hui qui veut réduire les transports au strict nécessaire. Mais les conséquences pratiques de ce conseil des ministres sont encore à préciser. 

Pour saisir la situation très dynamique, sans tomber dans l'amalgame, les témoignages des acteurs professionnels clés sont important. C'est le cas de celui d'Eric Julien d'Eurochêne, acteur phare de la première transformation du chêne et du hêtre et de l'export des sciages de feuillus. 
Eric Julien table sur une baisse du CA d'Eurochêne de 50% en mars et 80% en avril. Le grand export vers l'Asie fonctionne relativement bien, mais comme il n'y a pas de produits venant de la Chine, l'entreprise manque de conteneurs pour envoyer les marchandises.   
Le transport en Europe cette semaine se passe bien, car Eurochêne envoie vers l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne des camions venus précédemment en France, sans savoir cependant s'ils y aura encore des camions de disponible la semaine prochaine. En France, le CA chute car tout est fermé et les achats sont déplacés sans date exacte.  Les scieries de hêtre continuent car le hêtre s'abîme rapidement. Si la crise dure plus d'un mois et demi, le chêne aura aussi des problèmes de piqûres et du coup, sa valeur va diminuer.   

 

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